Viennoiseries & cie

Journal de l'atelier des journalistes du Lycée Français de Vienne

Category: Art et culture

Oceans. Collections. Reflections.

par Cybèle D.

(George Nuku; press photo, KHM-Museumsverband)

George Nuku, artiste māori âgé de 58 ans, nous plonge à travers son art dans une culture ancestrale méconnue. Cette exposition, gratuite pour les étudiants jusqu’à 19 ans, est à retrouver au Weltmuseum, jusqu’au 31 janvier 2023. 

À travers neuf pièces, aux thèmes différents, Nuku nous donne la possibilité de nous libérer de la réalité en nous proposant une expérience unique : un voyage à travers le temps et l’espace. Ce projet, qui n’aurait pas vu le jour sans le concours des 170 volontaires qui ont aidé à mettre en place l’exposition, est sûrement l’un des travaux les plus ambitieux de George Nuku. En effet, l’artiste, connu pour son utilisation du plexiglas, du plastique et du polystyrène dans son art, n’en est pas à son coup d’essai. D’aucuns se souviennent par exemple de l’exposition “Bottled Ocean” dans le Theseus Temple à Vienne, où Nuku a recréé le fond de l’océan à partir de divers plastiques. 

Cette fois-ci encore, l’océan est au centre de l’exposition. En effet, dès l’entrée, le visiteur est accueilli par une baleine géante suspendue dans les airs, au-dessus d’une installation représentant un canoë, tous deux réalisés exclusivement à partir de plexiglas, plastique et polystyrène. Cela donne déjà au visiteur une première impression de ce qui l’attend : un spectacle d’une grandeur hypnotisante. 

       Ce qui fascine, dès la première salle, c’est cette capacité de l’artiste à transformer, comme par magie, des déchets plastiques en œuvres artistiques. Une grande partie des installations sont constituées d’un type de plastique jetable qui pollue la terre et, en particulier, les océans. L’artiste clame qu’il souhaite réparer notre relation avec le plastique et l’environnement, car ils sont tous deux sacrés pour lui. En effet, ce matériel, qui envahit chaque aspect de nos vies modernes, ne doit pas être diabolisé, selon l’artiste, car il est divin ! On touche ici à la singularité et l’originalité de Nuku. C’est ainsi qu’à travers cette exposition, Nuku parvient à créer des œuvres d’une impressionnante beauté à partir de ce matériel et réussit à nous faire adopter un nouveau regard.

Salle après salle, se dessine la vision du monde et de la nature des Maoris, ces populations polynésiennes autochtones de Nouvelle-Zélande. Le visiteur découvre la signification de tatouages maoris, leur croyance en la résurrection après la mort, à travers des œuvres et installations qui apparaissent comme un hommage de l’artiste à sa culture et ses croyances.

(Œuvre représentant les ancêtres maoris, leur peau recouverte avec des tatouages) 

Nuku offre enfin au visiteur un voyage dans l’histoire, en évoquant l’expédition “Novara”, qui eut lieu en 1858-1859. Une série de portraits et installations illustre ce voyage de deux explorateurs maoris qui visitèrent l’Autriche et furent accueillis avec enthousiasme par la population autrichienne : une toute première rencontre entre ces deux cultures, à laquelle rend hommage Nuku, et dans le sillage de laquelle l’artiste souhaite inscrire son exposition.

(Toetoe Tumohe et Hemara Te Rerehau ont visité Vienne pour se familiariser avec le mode de vie européen) 

Ce que propose Nuku, va bien au-delà d’une simple exposition : c’est un voyage en terre inconnue, où se mêlent des matières, supports, couleurs et formes variés. C’est une véritable expérience : une découverte esthétique et sensorielle d’une culture lointaine, de son histoire, mais aussi de la beauté paradoxale du plastique.

Un voyage dans le temps et l’espace qui ne manquera pas de vous surprendre ! Si vous voulez être émerveillé.e, ne ratez pas Oceans. Collections. Reflexions.

Abdulrazak Gurnah : quand Zanzibar rencontre la Suède

Par Inès H.

Les livres d’Abdulrazak Gurnah, avec des titres évocateurs comme Paradis ou Près de la mer, remplissent depuis quelques mois les librairies d’un souffle exotique, gorgé des senteurs riches de Zanzibar à l’époque coloniale. D’où vient cette soudaine renommée ? Cet écrivain méconnu, zanzibari de naissance et britannique de nationalité, s’est vu décerner le Prix Nobel de littérature 2021, à la grande surprise des éditeurs.

Une nomination inattendue

La remise du Prix Nobel de littérature à l’ambassade de Suède au Royaume-Uni

Lorsque le Comité Nobel annonce le 7 octobre 2021 le prix Nobel de littérature, le monde reste stupéfié par ce coup de théâtre. Abdulrazak Gurnah affirmera lui-même : « J’étais dans ma cuisine quand la nouvelle est tombée. J’ai cru à un canular.» Les critiques et les éditeurs ignorent tout de cet auteur tanzanien de 72 ans, absent des pronostics pour le Prix Nobel. Selon Le Monde, « son propre éditeur en Suède, Henrik Celander, a expliqué à la presse suédoise qu’il n’aurait jamais imaginé qu’il décroche le Graal littéraire. » Cette nomination, bien qu’elle récompense évidemment un remarquable travail littéraire, revêt également une dimension symbolique : ce n’est que la deuxième fois en trente-cinq ans qu’un écrivain africain se voit décerner le prix Nobel. Pour rompre avec sa tradition très occidentale, le Prix Nobel avait promis d’élargir ses horizons à des écrivains du monde entier, une promesse aujourd’hui tenue.

Abdulrazak Gurnah : un Zanzibari londonien

Abdulrazak Gurnah en 2021

Issu de la classe moyenne, Abdulrazak Gurnah naît en 1948 à Zanzibar, une île sous protectorat britannique qui voit déjà naître de fortes revendications politiques. Il est instruit dans l’une des nombreuses écoles coloniales instaurées par les Britanniques, étant endoctriné à accepter et même estimer l’occupation étrangère. Il affirmera ainsi dans son discours de réception du prix Nobel : « la domination s’est déguisée en euphémismes et nous avons accepté le subterfuge ». Néanmoins, la révolution à tendance marxiste de 1964, mettant un terme au protectorat britannique, le conduit à quitter Zanzibar pour fuir la répression raciale, les violences et les arrestations de masse. À l’âge de 18 ans, il s’installe au Royaume-Uni, étudiant tout d’abord au Christ Church College puis à l’université de Kent, où il devient professeur, spécialisé dans les études postcoloniales et directeur des études supérieures jusqu’à sa retraite.

Le quartier historique de Zanzibar : Stone Town

Gurnah n’oublie cependant jamais son île natale, Zanzibar, qui inspirera la plupart de ses œuvres. Bien qu’il ne soit pas connu dans son pays d’origine, ses romans mettent souvent en scène des protagonistes zanzibaris ou tanzaniens, et rapportent de manière à la fois vivante et légère l’ambiance qui y règne, entre un cadre paradisiaque et des conditions de vie précaires. Selon le jury du prix Nobel de littérature, ils témoignent d’une « analyse pénétrante et sans compromis des effets du colonialisme et du destin des réfugiés écartelés entre cultures et continents ». Son œuvre dresse le portrait d’une Afrique souvent mal connue ou hautement stéréotypée, marquée par la diversité culturelle et les inégalités sociales.

Paradis (1994) : un monde proche de l’Enfer

Le roman Paradis d’Abdulrazak Gurnah est paru en 1994 : il retrace l’histoire de Yusuf, né au début du XXème siècle en Tanzanie et vendu par son père au riche marchand arabe Aziz, afin de rembourser une dette. Emmené loin de sa famille, il rencontre Khalil, son compagnon d’infortune, qui l’aide à subsister dans un monde tourmenté. Car en ville, les Africains natifs côtoient les Arabes musulmans et les Indiens hindous, sans parler des colons allemands qui effraient par leur couleur de peau, leur accoutrement et surtout leur équipement militaire. De la même manière, des mots issus de l’arabe, du swahili ou de l’allemand côtoient les mots anglais dans le texte original de Gurnah. Si Yusuf se sent tout d’abord dépaysé, c’est en effet parce que Khalil et Aziz ne parlent qu’arabe. Lorsque Yusuf se met en route vers l’intérieur du pays pour vendre des marchandises précieuses, il apprend la cupidité, mais aussi la survie pure et simple, face à des tribus parfois hostiles et des conditions de vie difficiles. Les violences envers les femmes, l’esclavage sexuel, la servitude envers les plus riches, l’oppression des religions : toutes ces réalités font de l’univers de Paradis un enfer, conférant au titre une dimension ironique propre au regard de Yusuf et de Gurnah. Et c’est ainsi que, dans ce qui s’apparente à un roman d’apprentissage, Yusuf finira par fuir la servitude, s’inscrivant dans l’armée allemande pour combattre pendant la première guerre mondiale. La fin reste ouverte : y sera-t-il plus libre ?

Le roman de Gurnah nous plonge dans un monde qui nous était jusqu’ici inconnu : ce portrait authentique d’une Afrique coloniale, peu médiatisée et finalement peu connue du grand public, bouleverse les clichés occidentaux. Mais la grande originalité du roman réside surtout dans l’enchevêtrement de styles contraires : une tonalité à l’apparence légère, proche de l’oralité et fort simple à appréhender, s’oppose à quelques descriptions lyriques où une profusion d’images évoque les paysages et les moeurs d’une société en pleine mutation. Et cet entrecroisement révèle également l’ambiguïté du titre, ce paradis étant assez paradoxal : ce roman montre la réalité telle qu’elle est, sans fioritures ni ornements, et pourtant le style possède en lui la capacité de les sublimer, de tracer un portrait de l’humaine condition dans sa forme la plus achevée. Les nombreux dialogues, avec des voix qui résonnent de manière si variée, en commençant par les différentes langues, colorent le texte d’une admirable authenticité. Paradis, s’il n’est ni un conte ni véritablement un roman, est donc une œuvre profondément humaine.

Venise sous un autre angle : Venise à Vienne et Vienne à Venise

Luisa M.

Hans Makart, Venedig rend hommage à Caterina Cornaro, 1872–1873, Belvedere,

Venise… Une ville magnifique dont la beauté singulière est reconnue dans le monde entier. Une perle, qui pourtant est menacée de se trouver  dans les profondeurs des océans dans un futur proche. L´exposition « Viva Venezia ! », qui se trouve au Belvédère jusqu’au 4 septembre 2022, nous fait visiter le Venise du XIXème siècle lors de la construction des mythes qui l’entourent, au début du tourisme de masse et d’un renversement politique…  

Il s´agit là d´une très belle exposition, agréable aussi en raison de sa taille raisonnable (il faut compter environ 1h30 pour la visiter). Mais ce sont surtout ces peintures majestueuses et lumineuses sous tous les formats imaginables dans le monde des arts, allant des dimensions d’une carte postale à celles d’un mur de 15 mètres de long, qui rendent cette exposition aussi surprenante ! Et tout cela sans qu’un format ne domine les autres. 

Antonio Romako, Jeune femme, nourissant les pigeons,
à une fenêtre sur la place Saint-Marc, vers 1875, Belvedere

 

Le spectateur est plongé au beau milieu d’œuvres d’artistes mondialement connus comme Turner qui nous impressionne – tout comme d’autres artistes d’ailleurs – par son interprétation aquarellée de Venise. Mais nous rencontrons aussi certains artistes – peut-être – pour la première fois comme August Theodore Schöpft. Ce dernier peint des œuvres qui de loin sont semblables à des photographies, et cela au XIXème siècle !

Ce qui paraît également extraordinaire, c’est le dialogue entre les œuvres et les artistes. C’est notamment le cas dans l’œuvre de Jacopo D´Andrea qui peint une rencontre idyllique entre Giovanni Bellini et Albrecht Dürer, assis à l’intérieur d’une gondole (un de ces multiples emblèmes de cette ville aux mille et un canaux). Ce tableau est à la fois un bel hommage rendu à ces deux artistes qui ont contribué à la construction de l’art vénitien du XVIème siècle, mais aussi une mise en abîme de ce qui est au cœur même de l’exposition : la rencontre féconde de différents artistes et de leurs œuvres.

Il serait pourtant réducteur de considérer cette exposition uniquement comme un charmant cours d’histoire des arts vénitiens. «  Viva Venezia » nous raconte bien plus : elle nous montre en outre l’évolution et l’histoire de Venise au XIXème siècle, quand – cela en étonnera sans doute certains – cette ville était sous domination autrichienne ! Le connaisseur saura sans doute percevoir le regard autrichien porté sur Venise dans certains tableaux. Cette exposition permet donc également d’approfondir les connaissances en ce qui concerne l’histoire autrichienne, et notamment la monarchie des Habsbourg au XIXème siècle, tout en s’amusant !

L’exposition « Viva Venezia » est vivement conseillée à celles et ceux qui souhaitent parfaire leurs connaissances historiques et artistiques. Le visiteur en sort conquis, avec le sentiment d’un véritable enrichissement grâce à ce contact avec des tableaux sublimes, presque magiques. 

Ludwig Johann Passini, marchand de citrouilles à Chiogga, 1876, Belvedere

Les expositions du moment à Vienne

par Luisa M.

En ce début d’année, la capitale viennoise qui a abrité de nombreux artistes à la renommée mondiale comme Schiele ou Klimt, explore sa propre histoire, dans deux expositions récentes « Grenzland im Fokus. 100 Jahre Burgenland », au musée Westlicht  (14/12/2021 – 20/02/2022) et l’exposition des dessins de Paul Flora à l´Albertina (20 octobre 2021- 30 janvier 2022)

Dans les archives du Burgenland

L´exposition « Grenzland im Fokus. 100 Jahre Burgenland », Westlicht  (14.12.2021 – 20.02.2022) nous fait visiter une région frontalière, que nous ne connaissons peut-être pas si bien…

Cela fait maintenant 100 ans que le Burgenland fait partie de l’Autriche, une occasion de fête, et d’un hommage : l’exposition « Grenzland im Fokus. 100 Jahre Burgenland » (« Région frontalière dans le focus. 100 ans Burgenland »), que l’on peut encore aller voir jusqu’au 20 février. Des photos captivantes et très personnelles nous font voyager à travers l’histoire mouvementée et tourmentée du Burgenland, une région de l’Autriche que l’on connaît peut-être mal.

 

Les 100 photographies, choisies sur approximativement 500 000 photographies historiques, se caractérisent par leur singularité : leur caractère émouvant, amusant voire bizarre ou grotesque. Elles construisent une vision globale du Burgenland, qui repose sur le quotidien des habitants, sur des événements marquants et sur les évolutions sociales de ces cent dernières années. Peu importe la nationalité et les origines de chacun, tous ceux qui sortent de cette exposition, en savent un peu plus que lorsqu’ils sont entrés.

 

Une visite dans l’atelier de l’illustrateur Paul Flora

Les dessins de Paul Flora (1922-2009) exposés à l´Albertina, (20 octobre 2021- 30 janvier 2021) nous invitent à rêver.

Depuis quelques jours s’est achevée une exposition dédiée au travail de Paul Flora. Cette exposition de l´Albertina, s´est révélée à la fois intéressante et touchante. Les 130 travaux sélectionnés nous montrent l´évolution de la carrière et du style de cet artiste originaire du Tyrol. Ses œuvres résonnent en chacun, que l’on soit passionné par l’architecture, que l’on ait un faible pour l’humour, ou encore que l’on cherche simplement à passer un moment agréable. Amusants et raffinés, les dessins de Paul Flora ne sont pas destinés à transmettre un message quelconque, car comme ironisait l’artiste : « Ceux qui veulent dire quelque chose à quelqu´un, n´ont qu´à écrire un télégramme ». Ils invitent au contraire à rêver avec lui. 

En effet, Paul Flora ne fait que partager son regard sur le monde et ses fulgurances avec nous. Il nous invite à ouvrir notre esprit et notre fantaisie sur de nouvelles perceptions, nous offrant par exemple une série d’images d’une Venise rêveuse et mélancolique. D’autres esquisses revêtent un caractère plus perturbant et étrange, accordant par exemple à un dragon, né d’un conte de fée, une place sur un immeuble insignifiant et de peu d’apparence, ce qui le rend tout d’un coup captivant. Surprises et fantaisie sont au cœur de cette merveilleuse exposition.  

Trine

par Eloi B.

   

Il y a des jeux vidéo qui nous emmènent dans des mondes fantastiques, dans des endroits regorgeant d’imaginaire et de féérie. Je suis moi-même très friand de ce genre d’univers. L’un m’a particulièrement marqué étant plus jeune. Il s’agit de l’univers de Trine, une série de jeux finlandais indépendants dont le premier est sorti en 2009 et le dernier, le 4, en 2019. Le jeu nous plonge dans la quête de trois personnages tentant de trouver un artéfact magique afin de sauver leur royaume. Je vous accorde que le scénario tient sur un ticket de métro. Mais ce serait une erreur de s’arrêter sur ce petit défaut. Le véritable point fort du jeu est la direction artistique enchanteresse, où la moindre lumière est un éclat de couleur. Comme il y en a partout dans le jeu, chaque décor déborde de féérie, le tout selon le niveau du jeu, car l’on progresse de niveau en niveau avec un lieu différent à chaque fois. Le tout sublimé par une bande son magnifique que j’écoute très régulièrement. Fun fact : le compositeur du jeu a aussi fait les musiques du jeu mobile Angry birds dont le style musical est totalement différent de Trine. Mais ce qui surprend et qui fait toute l’originalité de ce titre, c’est qu’il est en deux dimensions. Quand je l’ai découvert en 2010 grâce à mes frères, je me rappelle m’être demandé comment un jeu graphiquement si beau pouvait être un jeu de plateforme en 2D.

Abordons donc le gameplay. Nous jouons les trois personnages qui ont chacun leurs capacités. Le magicien Amadeus peut faire apparaître des caisses permettant d’atteindre des endroits en hauteurs, la voleuse Zoya est dotée d’un arc pour combattre les quelques ennemis du jeu ainsi que d’un grappin permettant de se balancer et le guerrier Pontius est très centré sur le combat avec son épée et son bouclier. Durant le jeu, nous gagnons tout de même quelques compétences permettant à nos héros d’avoir du nouvel équipement. 

Le premier jeu n’est pas très compliqué et se termine assez vite. C’est à partir du deuxième que l’univers Trine révèle son véritable potentiel avec plus de compétences pour les héros, une aventure plus longue et surtout des énigmes absolument géniales nous poussant à utiliser les capacités données au maximum, créant une synergie entre les trois personnages. Le troisième opus m’a légèrement déçu car contrairement aux autres, il est en trois dimensions. On se déplace donc dans quatre directions. Le jeu n’est pas mauvais pour autant, mais le système de niveaux et d’énigmes n’est pas beaucoup exploité et la durée de vie est très faible. Heureusement, le quatrième opus signera pour moi l’aboutissement total de cette série de jeux. Un retour à la 2D, des énigmes encore meilleures, un scénario plus intéressant, des musiques grandioses (qui le sont dans tous les opus), mais surtout, la direction artistique a pris un tournant un peu plus cartoon, ce que le 3 avait commencé à faire. Dans les deux premiers jeux, malgré les couleurs vives et les fonds qui rappellent l’univers de Walt Disney, les personnages étaient conçus d’une manière assez réaliste, ce qui les rendait très charismatiques. Dans le 4, ils sont plus enfantins, leurs interactions sont plus fréquentes, nous faisant voir le lien qui les unit depuis le premier jeu.

 Je ne peux pas vraiment choisir entre les deux directions artistiques, tant les deux sont excellentes. Mais en toute objectivité et donc en oubliant un peu la nostalgie, le design du 4 rend le jeu encore plus abouti. Ce que j’adore, c’est que l’on s’attache aux personnages. Ils ont chacun une personnalité qui leur est propre. Pontius est très courageux et aime les combats, Zoya est mystérieuse, Amadeus est intelligent. Le 4 affine ces traits de caractère et ajoute de l’humour dans leurs répliques, quand les jeux précédents avaient un peu trop tendance à ce que seules les réactions des personnages montrent ces traits, ce qui les rendait quelquefois assez stéréotypés. Cerise sur le gâteau : les jeux sont jouables en multijoueurs local et en ligne jusqu’à trois joueurs et se trouvent sur toutes les plateformes : donc Xbox One, PS4, Nintendo Switch et PC. 

Bref. Trine est une licence qui m’a énormément marqué dans mon parcours de joueur et je trouve que ces jeux mériteraient plus de visibilité,

compte tenu de leur qualité sur presque tous les points mais qui montre également que le jeu vidéo est bien plus qu’un « divertissement abrutissant les enfants et où il faut uniquement tuer tout le monde ».

Je le recommande pour tout le monde, autant aux joueurs occasionnels qu’aux joueurs réguliers. Ils sont trouvables en dématérialisé sur tous les magasins en ligne tels que Steam, le Nintendo eshop, le Microsoft store etc.

Captures d’écran du deuxième opus, ci dessus

Capture d’écran du quatrième opus

Extrait audio de Trine

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